Katherine Bakhoum Tisne

KATHERINE TISNÉ EXPOSE SES GLOBES

A travers ses peintures, Katherine Tisné sait nous faire partir en voyage. Avec elle, l’Orient se profile et danse. Mais aujourd’hui, loin des grands formats de ses toiles colorées, elle nous emmène vers de nouveaux mondes. Des espaces parallèles, imaginés par l’artiste et contenus dans quarante-cinq globes de verre. Peuplés de miniatures, ils se regardent de près, demandent de la proximité. Avec des coquillages, des perles, des gorgones, des plumes, des fils, des miroirs, Katherine Tisné fait l’éloge du minuscule. Chaque scénette est une fable où les protagonistes, gens du cirque, dames de la cour, singes, tigres, indiens sont en action, même immobiles. On se sent Gulliver, émerveillés par l’infiniment petit et la poésie de ce nouveau Lilliput.

Questions à l’artiste sur son travail

Comment vous est venue l’idée des globes ?

– Dans ma maison en Bretagne, où je n’ai pas de place pour un atelier. J’ai sous la main mes trouvailles, que je collectionne depuis des années, mes boîtes de perles, de plumes, les paniers de coquillages ramassés partout , mes figurines, les branches… La peinture et les globes sont deux mondes différents, j’aime les deux. Celui-ci est ludique.

De quelle façon naissent vos univers ?

– Tout commence par la forme du globe. C’est elle qui m’inspire. Je passe un temps fou à les chiner. Le globe est en soi un bel objet précieux. Selon la hauteur ou la courbe du verre, la scène s’impose presque. Elle a déjà son espace. En fait je me raconte une histoire et mes mains lui donnent corps.

Avez-vous travaillé sur des thèmes précis ?

– C’est à la fois les petits personnages que je trouve et tout ce que je ramasse et chine qui ont fait émerger trois thèmes pour cette exposition. Il y a le cirque – les princesses – et les arbres. Les deux premiers thèmes sont partis des figurines. Le troisième du

plaisir que je prends à recréer des arbres avec de petits morceaux de broussailles rapportées de Grèce, des gorgones ou des fragments de bois flotté… Ils deviennent le support d’attaques d’indiens, de fermes africaines et d’autres histoires.

– Quelle différence avec votre travail de peintre ?

C’est comme un jeu. À la fois amusant et prenant. En peinture, l’espace est ouvert et directement offert. Ici, je recrée un espace intime, miniature et protégé par le globe. Cela demande de la minutie, de la concentration, mais je m’y sens très libre. La scène peut évoluer, et à un moment l’équilibre est le bon, comme en peinture.